Les Profils environnementaux ont pour objectif d’aider les acteurs du territoire à mieux prendre en compte l’environnement et la santé humaine. Ils dressent un état des connaissances non exhaustif, relatif à l’environnement, accompagné de la formalisation d’enjeux et d’orientations. Ces publications sont complémentaires de toutes lesautres démarches d'analyse régionale.Elles permettent d’aider les acteurs à adapter leurs actions sur le territoire en améliorant l’impact environnemental et sanitaire de leurs projets, plans ou programmes.Le Profil environnemental de Normandie est réalisé avec de nombreux partenaires co-auteurs. Il fait l’objet d’actualisations régulières grâce à leur implication.Comment caractériser et préserver la richesse des paysages normands ?Héritage des processus naturels issus de la géologie, des écosystèmes naturels et des activités humaines, les paysages de Normandie évoluent constamment. Ils ont acquis une grande notoriété internationale. Leur évolution dépend de notre capacité à les préserver et à les « faire vivre ».En 2016, la Normandie a retrouvé l’unité dessinée au IIIe et au IVe siècle par une antique province romaine. La région des « Gens du Nord » a ainsi renoué avec l’héritage du chef viking Rollon et de Guillaume Le Conquérant.Longtemps, pendant toute la période d’industrialisation et de modernisation des XIXe et XXe siècles, le paysage n’a plus fait partie des débats qui animaient notre société. Il est devenu une simple résultante des choix d’activités sur le territoire, sans que les composantes qualitatives, ou la cohérence d’ensemble, soient intégrées. Seuls les sites les plusemblématiques, les espèces et les espaces les plus remarquables ont été considérés et ont bénéficié de politiques de protection.Les premières lois relatives aux sites et aux paysages se référaient aux sites et aux « monuments naturels », puis, à la fin du XXe siècle, la notion de paysages a été élargie à l’ensemble des territoires avec deux lois successives, en 1993 et en 1995. Cette approche a été reprise en 2000, par la Convention du Conseil de l’Europe ratifiée en 2006 par la France :« Le paysage est partout un élément important du cadre de vie (...) sa protection, sa gestion et son aménagement impliquent les droits et les responsabilités de chacun ».Par leur visibilité et leur présence à la fois matérielle et immatérielle dans le quotidien, les activités économiques ou les loisirs, les paysages sont sources de partage et de transversalité. L’approche participative dans leur construction permet l’amélioration des projets grâce à l’intelligence collective mobilisée. Elle s’intéresse aux aspects esthétiques, spatiaux et sociaux des choix d’aménagements. Les projets ont ainsi l’opportunité d’être enrichis par les connaissances de chacun concernant la singularité des lieux et les multiples enjeux du projet, par le décloisonnement des approches et par une vision systémique et cohérente du territoire.Au regard des changements climatiques, les nouvelles approches environnementales et énergétiques doivent tenir compte des spécificités naturelles et humaines des territoires, en y associant les citoyens et en respectant leurs besoins.Dans cette période d’évolution, les paysages offrent une opportunité de réfléchir de façon cohérente et concertée aux différents projets des territoires.