Bien que le droit à la mobilité partout et pour tous soit au cœur de la promesse républicaine1, un Français sur trois n’a pas la liberté de choisir la façon de se déplacer. Ce constat alarmant a été posé par Wimoov lors de la présentation, en septembre dernier, de sa 3ème édition du baromètre des Mobilités du Quotidien. Une personneen insertion sur deux déclare avoir déjà refusé un travail ou une formation pour des problèmes de mobilité2, ce qui en fait l’un des principaux freins à l’accès à l’emploi.Wimoov précise que la précarité en mobilité au sein de la population française s’aggrave . 15 millions de françaises et de français se trouvent dans une situation de précarité en termes de mobilité en 2023. Ils étaient 13,3 millions en 2021. Ni la stratégie pauvreté du gouvernement avec un volet destiné à développer les mobilités en octobre 2020, ni l’inscription des mobilités solidaires dans la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) n’ont réussi à inverser la progression inquiétante de la précarité des mobilités du quotidien.De plus en plus visible et généralisée, la précarité en mobilité touche aujourd’hui le développement économique et social des territoires. Ces citoyens pénalisés dans leurs déplacements se retrouvent dans toutes les générations :ils sont actifs ou inactifs, habitent les villes, les banlieues, les campagnes. Que ce soit dû à l’absence de permis de conduire, au prix des carburants, au manque de transports en commun, etc. les obstacles à la mobilité despersonnes précaires sont d’ordre économiques, matérielles, parfois cognitives, ou psychosociales.Ces problématiques interrogent et suscitent des réflexions au cœur de la société. De nombreuses initiatives locales, départementales et régionales ont vu le jour dans le domaine de la mobilité solidaire portées par desacteurs publics ou associatifs. L’offre est foisonnante, les acteurs très nombreux (financeurs, prescripteurs, opérateurs, bénéficiaires). Mais le corollaire est, actuellement, un manque de clarté dans l’offre et les servicesexistants.Dans ce numéro de l’ONDE, la DREAL Normandie vous propose un regard régional sur les mobilités solidaires appelées aussi parfois mobilités inclusives, outils indispensables à la transition écologique et sociale.Qui sont les acteurs en Normandie dans un contexte post-LOM ? Qu’est-ce que les Plans d’Actions en faveur de la mobilité solidaire (PAMS) et pourquoi peinent-ils à se déployer ? Quels sont les principaux enjeux et comment l’État accompagne les collectivités dans le développement des transports solidaires ? De nombreuses questions auxquelles cette édition apporte des réponses d’ensemble, dans l’objectif d’apporter aux acteurs locaux unregard régional.La première partie rappelle le contexte organisationnel suite à la LOM. La deuxième partie propose un état des lieux des initiatives locales. En troisième partie, un focus est fait sur les plateformes mobilités et le programme TIMS. Ce numéro a la particularité de comporter une interview de Familles rurales, acteur incontournable des mobilités solidaires dans la Manche depuis des décennies.Nous tenons à remercier les différents acteurs tels que l’ANBDD, Mob’in, Familles Rurales, et d’autres, qui ont pris le temps de répondre à nos questions et ont contribué à enrichir cet observatoire.Observatoire normand des déplacements (ONDE)