Cette étude présente les résultats du diagnostic agraire du Perche Ornais réalisé pour la Direction Départementale des Territoires de l'Orne. Elle commence par une description des zones agro-écologiques : une topographie vallonnée sur substrat calcaire avec alternance de fluve en général en prairies et d'interfluves cultivés. L'étude de l'histoire récente de l'agriculture permet ensuite de mettre à jour les dynamiques d'évolution du système agraire. D'une terre d'élevage de boeufs et de chevaux percherons au sortir de la seconde guerre mondiale, le Perche s'est progressivement tourné vers les grandes cultures tout au long de la seconde moitié du XXème siècle. L'apparition du maïs ensilage au milieu des années 1970 a permis une augmentation du cheptel laitier et des rendements. Les quotas laitiers en 1984 ont mis un coup d'arrêt au développement de l'élevage tout en démarquant les exploitations qui avaient ou non investi dans une augmentation de cheptel. Dans le même temps, la part de grandes cultures augmente encouragée par la réforme de la PAC de 1992. Déjà plus grandes que la moyenne de l'Orne dans les années 1950, les exploitations continuent de s'agrandir. Les mauvais revenus et les contraintes associées à l'élevage conduisent de nombreux agriculteurs à se spécialiser en grandes cultures dès que la surface et le type de terres le permet. Ce mouvement aboutit aujourd'hui à une compétition pour le foncier et un déséquilibre entre le prix des terres labourables et des prairies permanentes. Dans ce contexte, l'analyse économique d'archétypes d'exploitations montre que la hausse des subventions en direction de l'élevage et pour l'herbe aligne le revenu dégagé par les exploitations laitières et certaines exploitations allaitantes sur celles de grandes cultures. Ces résultats posent la question du futur de l'élevage dans le Perche et son possible retour si les tendances observées actuellement permettent de contrebalancer les contraintes liées à l'élevage.